Ça a démarré fort. La réunion du conseil municipal, vendredi soir, ne comptait que six points à l’ordre du jour mais les oppositions (surtout une) se sont tout de suite et longuement signalées, menant une guérilla tous azimuts au maire.
Celui-ci a pourtant commencé par montrer son souci de transparence, soulignant qu’il avait rencontré MM. Augier et Lacroix (il n’a pas eu le temps de voir M. Di Nola) avant le conseil, pour évoquer les dossiers. Mais Cédric Augier (groupe UDI/UMP/sans étiquette) a attaqué tout de suite : « Vous nous demandez de vous accorder des délégations de pouvoir, mais vous n’êtes pas capable d’assurer la première d’entre elles, votre pouvoir de police. » L’opposant affirmait qu’« aucune mesure concrète » n’avait été prise en matière de sécurité, alors que trois cambriolages avaient été recensés et que les « voyous » dealaient…
« Complètement hors sujet »
« Vous êtes complètement hors sujet », répliquait M. Dherbeys avec flegme. M. Augier réclamait un vote public. Une demande soutenue par MM. Lacroix et Di Nola (minorités de gauche). Pour cette délibération et la suivante (les indemnités du maire et des adjoints), chacun a donc dit à son tour s’il était pour ou contre ! Le groupe Augier et M. Lacroix ont voté contre l’attribution des délégations.
Concernant les indemnités, M. Dherbeys a rappelé qu’il avait tenu sa promesse d’en diminuer le volume global, ce qui représente une économie de « plus de 20 000 € ». Mais personne n’a dit ou demandé de quelles sommes exactes il était question, les élus ne parlant que de pourcentages de « l’indice brut 1015 »…
Stéphanie Augier a ciblé le maire : « Vous touchez une bonne retraite, une indemnité de vice-président de la CAPV… Ça ne donne pas vraiment l’exemple. Le maire de droite de La Tour-du-Pin, lui, a réduit ses indemnités de 40 % et celles de ses adjoints de 30 % pour permettre d’embaucher un policier municipal… » Le maire a souri : « Oui, c’est très démagogique… » Avant de revenir à l’intervention de Mme Augier : « Je ne vous permets pas de dire que j’ai une bonne retraite, vous n’en savez rien ! Et l’indemnité de la CAPV est au minimum. »
Franck Présumey s’est énervé : « Je ne suis pas adjoint pour toucher une indemnité ! Nous sommes des gens engagés, cette indemnité compense le temps énorme passé pour la vie publique. » Mais Alain Maréchal s’étonnait de la majoration de 15 % des indemnités liée au fait que Tullins est chef-lieu de canton. Pour M. Augier, il n’était pas obligatoire de l’appliquer. La majorité de son groupe a voté contre, Mme Patroncini et M. Lacroix se sont abstenus, M. Di Nola a voté pour. Le mandat va être long…